Le mot des organisateurs du séminaire Managers Grenoble Alpes Métropole du 17 novembre (customisé par un marin d’eau douce).

Embarquement immédiat sur le bateau du management !

Attention à la houle: qui tient le gouvernail ?

A peine montés à bord, Jacqueline accueille tous les participants et les remercie pour leur engagement. Pour elle, le management est un exercice ardu qui nécessite une forte agilité, une capacité à déléguer, à faire confiance, à optimiser, à prioriser. Autant de missions à forte valeur ajoutée dans les environnements professionnels marqués par la houle des cadres budgétaires de plus en plus contraints, des recrutements complexes, des enjeux de qualité... Et garder le cap est un défi d'autant plus fort qu'il fait face à la diversité des attentes des élus, des citoyens mais aussi des collègues, jeunes et moins jeunes, qui composent les équipes. Le secret du manager c'est donc à la fois sa capacité d’adaptation résolue mais aussi sa faculté à préserver le cadre pour prendre soin de lui et de ses équipes.
Cela dit, tout le monde est sur le même bateau, et nous arriverons, ensemble, à le mener à bon port : le séminaire a été organisé pour apporter aux managers des ressources pour arriver à suivre la boussole du « référentiel manager ». Le séminaire est ainsi l’occasion de se poser, de « prendre le temps » et un peu de recul pour réfléchir à comment mieux faire. C’est archi connu, « il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il veut aller ! »

Frédéric, commandant de bord de la journée, rappelle le programme de travail : tirer sur le cordage de l’autodiagnostic pour analyser, chacun, ses besoins puis participer, de la proue au bastingage, à la série des 7 + 9 ateliers qui y répondra le mieux. Il donne les règles qui éviteront aux matelots de se retrouver aux fers, en fond de cale ! ... règles qu'il n'est pas inintéressant de garder par devers soi, pour d'autres réunions à animer: respect de la confidentialité, non jugement, transparence, écoute, concision, parler en « je », avoir confiance dans le fait d’être compris, utiliser plutôt le « oui et... » plutôt que le « oui mais... », accepter pour soi et pour les autres, le droit à l’erreur.
Les équipages d'un jour se constituent, dans cette puissante alliance que permet le travail en groupe: alternance entre temps de réflexion personnelle (avec ce carnet de bord à amorcer ici, à ramener chez soi pour continuer) et échanges. Au gré des mots, les post-its rapprochent les expériences: à deux, à trois, à 10, on se sent moins seuls pour ramer... et dépasser les écueils.

Au temps de midi, tout d’un coup, un pirate saute sur le pont et appelle tous les matelots à l’assemblée générale. Il vient de remonter l’Isère (en débordement) à la rame et a supporté les vents contraires de moultes réunions d’armateurs, bien installés dans leur mandat des 49 continents flottant sur l’océan entre Vercors, Chartreuse et Belledonnne.
Lorsque le calme revient, on découvre qu’il ne s’agissait pas d’un pirate, bonne mère.... mais du Grand Capitaine, Jean-François, venu partager son expérience avec les marins.
Priorisation et optimisation sont de vrais sujets rappelle-t-il. Le cap a été fixé par les armateurs, élus au demeurant, avec un programme qui rassemble. Donc? L’équipage va devoir gérer et s’activer. C’est-à-dire, sans exclusive: revoir la PPI en séminaire d’élus (en tenant compte de la hausse des taux et de l’inflation qui plombent le navire !), quitte à reporter des investissements sur le prochain mandat. Convaincre les élus que certains dossiers sont plus urgents que d’autres... ce qui veut dire que d’autres dossiers sont moins urgents que certains ! Et faire confiance dans la capacité des 49 continents à ne pas se neutraliser mutuellement par leurs propres exigences mais à négocier pour trouver les ponts qui permettront de traverser du Trièves au Voironnais sans trop se mouiller les pieds....
Une chose est sure, le statut quo n’est pas (n’est plus ?) possible.
Prioriser, c’est renoncer. A nous, fonctionnaires (experts du gouvernail, de la boussole et du sextant), d’apporter les éléments techniques pour donner des orientations, accompagner les choix... et surtout trouver des solutions alternatives, car nous avons des compétences et de l’imagination (sinon on serait marins d’eau douce, et pas marins au long cours, pardi !).
Le Capitaine poursuit avec gravité : « la question est de savoir comment on accompagne le renoncement ! » Aïe ! enjeu de taille. Va falloir se jeter à l’eau : on peut compter sur le fait que rien n’est parfait... mais, il faut surtout que le renoncement soit partagé et ne profite pas (encore et toujours) aux mêmes favorisés. Dans le pays lointain de Reims, où coule le champage, la métropole compte 161 continents, lesquels s’auto-régulent en comparant, tous les 6 mois, ce que chaque secteur, chaque continent a consommé. Cela permet, progressivement, de répartir les moyens collectifs (et les tonneaux) de manière plus équitable.
Cela dit, le train de vie va changer ; il faut le « réinterroger » (ce qui, en langage de marin veut dire... que le champagne ne coulera plus à flot !)
Coté recrutement, tout le monde ne le ressent pas encore mais cela va mieux! Des nouvelles recrues sont arrivées pour grossir les rangs et aujourd'hui l'équipage est quasi au complet. Car s'il y a de la vacance, autour de 5%, c'est en raison de la rotation, normale, signe de mobilité et donc de bonne santé. Parmi les indices qui rendent optimiste: sur chaque poste ouvert, il n'y a pas si longtemps on n'avait que 3 candidats moussaillons, alors qu'actuellement, se sont 15 à 17 marins formés qui postulent. La métropole a franchi un cap pour donner de l’attractivité sur ces offres... même si cela ne résoud pas complètement la question des métiers en tension notamment sur les postes de techniciens. La société paye collectivement des choix fait sur l’orientation des jeunes. Mais il est possible de donner une image positive, généreuse, professionnelle, engagée, solidaire de nos fonctions et métiers de fonctionnaires territoriaux pour continuer d’inverser la vapeur.

Dans territoriaux  il y a ... Terre ! voilà que le buffet généreux et local pointe à l’horizon.... il remplacera les questions de la troupe au Capitaine ! Et le séminaire a poursuivi son cap avec bonheur.