Trucs et astuces d'animation

Commencer simple

Proposer des outils faciles à prendre en main par les utilisateurs
Lorsqu'on aborde l'utilisation d'outils informatiques, la première marche est la plus importante à passer. Si la première manipulation est simple, les contributeurs, rassurés auront envie de s'investir un peu plus et d'accepter qu'il y ait besoin d'un petit temps de formation ou de prise en main.
On peut même envisager de cacher des fonctionnalités dans un premier temps et attendre que le groupe grandisse en maturité avant d'ajouter des briques progressivement. Ou attendre que la demande soit exprimée et faire évoluer le dispositif technique en fonction des propositions du groupe.
Pour la construction de votre wiki, vous n'allez donc pas mettre en place toutes les fonctionnalités que vous imaginez dès le début. Nous vous invitons à commencer par l'essentiel et à garder précieusement vos idées plus complexes pour faire évoluer votre wiki dans le temps.

De l'esthétique

Contrairement à ce que pourrait penser, l'aspect esthétique, graphique est très important : il a un pouvoir motivant pour les membres du groupe et il valorise les productions collectives.
On pourra même aller jusqu'à utiliser du Bling-Bling très apprécié par certains ;-)
Nous verrons la technique autour de la personnalisation graphique dans le module 2.2, autour du 9 mars.
Mais d'ici là vous pouvez réfléchir votre identité graphique : quelles images pour illustrer ? quelles couleurs ?
Cette réflexion peut même être collective : choisir ensemble à quoi ressemblent nos outils est un beau moyen de se les approprier. Cela ne demande aucune technicité et peut être fait à distance. Choisir les visuels d'un projet peut aussi amener à se poser questions de fond et à partager nos représentations, de manière conviviale.

Commencer en présence (ou au moins en synchrone)

Ce n'est certes pas facile en ce moment ... mais si vous avez quelques occasions de retrouvailles, les membres de votre projet seront surement sensibles à la question : comment garder la dynamqieu malgré la distance ?
Lorsqu'on parle "réseau coopératif" on envisage une communauté qui n'est pas toujours sur le même espace-temps : il y a du travail à distance, des échanges synchrones et asynchrones. A l'inverse, rares sont les communautés virtuelles qui fonctionnent uniquement à distance : les regroupements, les rencontres sont des temps forts de la dynamique de réseau.
Lorsqu'on démarre un réseau, il est judicieux d'exploiter ce temps "en présence" pour tester et expérimenter des outils et méthodes qui pourront perdurer à distance : mettre en oeuvre en présence ce que l'on veut mettre en oeuvre à distance.
Ceci permettra de se familiariser, de se former et d'assurer une continuité entre présence et distance.
Par exemple, lors d'une rencontre d'un réseau, l'un des membres pose une question à l'assemblée. Tout le monde peut proposer une ou plusieurs réponses sur des petits papiers et en indiquant bien ses coordonnées. Les réponses sont synthétisées et rendues visibles à tous. Puis la personne qui a posé la question récupère les contacts des personnes ayant répondu et créée une liste de discussion pour continuer à échanger à distance.
Par exemple, on peut mettre en place des outils pour travailler à distance qui vont du coup soulever des questions sur les modes de fonctionnement en présence : les règles de prise de parole, de prise de décisions, car souvent ces éléments sont implicites. Dans un groupe, la rédaction des compte-rendus de réunion est souvent assumée par une personne. Si on met en place un outil de co-rédaction pour prendre des notes, du coup cela soulève des questions : tout le monde peut écrire ? qui valide ? On voit bien que ce n'est pas l'outil qui pose des problèmes, il soulève juste les questions.
Présenter votre wiki et son fonctionnement en présence (ou au moins en synchrone, pendant une visio par exemple) permet de lever des inquiétudes, de rassurer sur la technique. Même si vous avez construit un wiki lisible et simple d'accès, si vos membres le découvrent individuellement en ouvrant le lien d'un mail, ils risquent de se sentir seul.e.s dans leur navigation et de ne pas oser poser des questions.

S'entourer de bon "suiveurs"

Il est commun de dire que c'est de la qualité de l'animation que dépend la vie d'une communauté. C'est bien entendu en partie vraie. Mais dans cette courte vidéo récréative, il est expliqué avec talent que le leadership est indispensable pour initier la chose, mais que sans suiveurs eux-aussi impliqués dans l'action, il n'en serait rien.



Pensez à identifier ces alliés : ça peut être quelques complices qui vont tester le wiki en avant-première, vous faire des retours et en devenir des ambassadeurs.

Piloter en attention plutôt qu'en intention

Gérer un projet "en intention" : le coordonnateur prévoit dès le début les objectifs, le déroulement du projet, le calendrier, le budget... C'est la méthodologie de projet traditionnelle.

Gérer un projet "en attention" : l'animateur crée des situations coopératives (faire se rencontrer les personnes, faire en sorte qu'elles se présentent, qu'elles puissent échanger...), être ensuite à l’affût et réactif (proposer des supports pour que ce qui a émergé de la situation coopérative puisse déboucher sur des projets, des actions, du travail coopératif...). C'est la méthodologie de projet coopératif.

L'animateur doit donc s'astreindre à se taire, à mettre ses idées de côté et plutôt privilégier une attitude d'écoute et d'observation.
Par ailleurs, il doit mettre en place les conditions favorables pour faire émerger des besoins collectifs : par exemple un questionnaire dont les résultats sont partagés collectivement. Bazar est parfait pour ça car il permet de traiter les réponses avec un rendu visuel. Donner à tous en temps réel les résultats permet à l'animateur de ne pas garder le monopole de la vision globale : le groupe est rendu visible au groupe.